Historique du village :

À la source de la Sois

Le nom de Somsois s’est écrit de diverses façons au cours des siècles : Sumpseyum sur les vieilles chartres latines, Summaseyi, Somsois en 1200 qui est la véritable prononciation française du nom, Sompsoy, Sommesois et enfin Somsois.

La Sois qui y prend sa source est un ruisseau qui doit ses eaux à des résurgences (aux « Carrés » aux périodes de crue de la nappe souterraine, en « Lozérot » pendant la plus grande partie de l’année). De septembre à janvier, son débit est très réduit. Elle s’étend et serpente dans les bois de peupliers pour rejoindre à la limite de territoire le Meldançon (de son vrai nom Lignon) qui se jette dans le Puits, affluent de l’Aube. La Sois n’arrose qu’une faible partie de son territoire.

Des origines anciennes

Somsois existait à l’époque gauloise. Des fouilles effectuées de 1860 à 1870 permirent de découvrir en bas de la colline nommée « Le mont des Ayaux » (des aïeux) des tombes contenant épées, fers de lance, mors de cheval, colliers, bracelets, etc. Aucun renseignement ne permit de déterminer s’il s’agissait d’un cimetière ou de gaulois enterrés là après une bataille et de déterminer une date à peu près certaine.

Le village existait certainement déjà avec ses huttes de branchage le long de la Sois avant l’ère chrétienne.

On ne retrouve mention de Somsois que vers 1200, le village s’étendait en grande partie, à cette époque, le long de la Sois dans les parties les plus basses : une église existait à cet endroit près du pont Saint-Martin (on a retrouvé lors de travaux dans cette région des sépultures et des objets datant des époques romaine et franque) ainsi qu’un hôpital ou maladrerie (lieu-dit actuel : la maladière) où se réfugiaient les lépreux et un ancien château. Le village s’étendait également vers son emplacement actuel autour de la seconde église (Saint-Rémy) construite au XIe siècle.

Somsois appartenait probablement au Xe siècle au comte de Rosnay (Aube) puis au comte de Champagne et ensuite à la Maison de Saint-Chéron.

Au cours de la guerre de cent ans, le village eut à souffrir des passages des troupes anglaises. En 1366, l’église Saint-Martin fut ruinée. De cette époque datent sans doute les nombreux souterrains, dont on retrouve encore des restes lors de constructions et de travaux, qui servirent sans doute de refuge. Maisons et bâtiments furent reconstruits en bois et en torchis. Le village se reconstruisit seulement sur les parties élevées. L’église Saint-Martin fut abandonnée et rasée et la seconde église reconstruite de 1520 à 1570.

Somsois comptait à cette époque un pressoir banal, un four banal (actuellement rue du Four), une halle pour les foires et marchés qui avaient lieu les 24 août, 13 novembre et 11 juin de chaque année.

Le château actuel fut reconstruit à partir de 1580 par les familles Le Fèvre et de Linage. Le Duc de Guise vint, paraît-il, y séjourner pendant les guerres de religion.

Renommé pour ses cabarets et son école

On pense que c’est au XVIIIe siècle que Somsois fut le plus peuplé et on enregistra 29 naissances en 1729, 31 en 1731 et 37 en 1734.
(à noter toutefois qu’en 1800, la population de Somsois a atteint 554 habitants).

En 1752, la terre de Somsois fut achetée par Claude du Gretz. À cette époque, le village était renommé pour son école et ses cabarets où l’on buvait bien.

En 1779 la chute des voûtes de l’église par suite du mauvais entretien permit la reconstruction du chœur. La révolution de 1789 apporta en ses débuts peu de changements ; Somsois fut rattaché au département de la Marne, canton de Lignon, et après l’élection d’un maire on y célébra la fête de la Constitution.

Au cours des années 1792 et 1793, notamment pendant » la terreur », quelques troubles provoquèrent des dégâts, la République installa successivement ses 3 formes de gouvernement jusqu’en 1804 et le Premier Empire vit le retour des seigneurs du Gretz qui avaient émigré.

Au mois d’octobre 1814, les réquisitions des armées russes et les pillages de 1815 laissèrent Somsois et ses habitants dans un grand état de dénuement. La branche mâle des du Gretz s’éteignit en 1821 et leur tombe existe toujours au cimetière communal.

Après 1815, le village se restaura, s’agrandit et s’embellit. À partir de 1820, on établit une nouvelle rue (la rue Neuve) qui fut bordée de maisons en 1822 ; on comptait alors à Somsois 115 maisons et 540 habitants.

L’évolution du commerce de 1860 à nos jours

Il y avait en 1860 trois cordiers, cinq cordonniers, deux tourneurs sur bois, un scieur de bois, quatre menuisiers-charpentiers, un scieur de long, neuf couturières, six modistes, un sabotier, un boulanger, un café, deux charrons, un notaire, un médecin, un instituteur, un garde-champêtre, cinq marchands de tissus, deux épiceries, deux marchands de vin et un tabac.

En 1890, la commune comptait 475 habitants. Au niveau des activités artisannales on notait deux maréchaux-ferrants, un bourrelier, deux charrons, deux menuisiers, un tourneur tonnelier, deux maçons, deux « retorchieurs », deux charpentiers et trois couturières.

Pour les professions libérales il y avait un notaire, un percepteur et un docteur.

Chez les fonctionnaires, il y avait en 1890 un instituteur de l’école laïque, un instituteur de l’école libre, un agent des P.T.T. et trois facteurs qui desservaient également les communes de Bréban, Corbeil, Lignon et Chapelaine.

Enfin, pour le commerce il existait quatre cafés, trois épiceries, un dépôt de journaux et deux bouchers.

En trente ans, Somsois avait pris une extension certaine malgré la légère baisse de la population, qui pendant cette période était passée de 487 à 434.

En 1980, il restait, à Somsois, un maréchal-ferrant qui s’était transformé en réparateur de machines agricoles, un bourrelier, un maçon, un docteur, deux instituteurs, un café, un boucher et un boulanger.

Actuellement, le village ne compte plus qu’un docteur.

Depuis 2013, Somsois est membre de la communauté de communes Vitry, Champagne et Der. Auparavant, elle faisait partie de la communauté de communes des Quatre Vallées.

En 2019, la commune comptait 199 habitants.

Liste des Maires depuis 1900 :

Dates de mandatNom du maire
1900 à 1920Paul PILLARD
1920 à 1925Ernest LEBLANC
1925 à 1945Alphonse BERGAUT
1945 à 1953Georges MENUEL
1953 à 1965Georges MAITRE
1965 à 1989Maurice FLEURET
1989 à 2001Kléber CELLI
2001 à 2014Jean-Michel MENUEL
Maire actuelJoël LOISELET (2° mandat)
Liste des maires de la commune de Somsois depuis 1900

L’Église

L’église actuelle date assurément de la fin du XIèmesiècle et était presque terminée en 1157. Nous ne pouvons mieux en parler qu’en citant un article paru dans l’«Écho de la Marne» en novembre 1863 :

«L’Église de Somsois dont les proportions seraient dignes d’une église de ville, appartient dans sa plus grande partie à l’époque de transition du roman au gothique.»

La façade principale est formée d’un pignon élevé formant une saillie de plus d’un mètre sur les petites nefs qui viennent s’y accoler de chaque côté et d’une tourelle servant à monter de la tribune aux combles.

Le portail est la plus jolie partie de l’église. Il était orné de quatorze colonnes alternativement grosses et petites ; en ogive peu prononcée, il est entouré de socles avancés destinés à porter une statue. Une de ces stautes existe encore ; elle représente un évêque bénissant (peut-être Saint-Martin patron de l’église).

La nef et les bas-côtés de l’église sont partagés en six travées, alternativement par des piliers monocylindriques et par des piliers formés d’un faisceau de colonnes aux proportions larges, solides et destinées à supporter tout le poids de l’édifice.

Les chapiteaux des colonnes sont tous ornés de sculptures de feuilles et de feuillages tous différents. La nef est un des plus beaux spécimens de l’art ogival dans sa première période.

Une tradition voudrait que sa construction en revienne aux Templiers qui possédaient une commanderie à Trouant le Grand en 1209 et dont l’église est calquée sur celle de Somsois, mais les Templiers ne s’établirent en Champagne que vers 1130.

Près des restes du château, l’église de Somsois veut que le passant s’arrête pour admirer ce petit joyau de l’art du Moyen-Âge.

Hélas, construite sur un remblai dans la partie haute du village, elle subit au cours des siècles les conséquences des mouvement de terrain : un affaissement des piliers et un écartement des murs. De 1985 à 1999, une étude, des sondages plan de restauration, des travaux s’étalant sur sept années avec reprise en fondation par 8m3 de béton armé sous chacun des 14 piliers et 3 contreforts, avec un resserrement des murs par des tirants au dessous des voûtes, de la charpente et de la toiture de la nef et des bas-côtés, avec la remise en état des murs intérieurs et des voûtes des bas-côtés, la récupération des eaux pluies et le drainage de toute la partie Nord ont été entrepris.

Fermée de 1987 au 23 octobre 1999, l’église Saint-Martin est actuellement ouverte les samedis et les dimanches.

L’agriculture d’hier et d’aujourd’hui

À la limite du Bocage, Somsois fait partie des plaines crayeuses orientales et doit son nom à la Sois. La commune possède 2200ha et 8km séparent le nord du sud de la commune. En 1773, la commune était divisés en arpents qui étaient répartis ainsi :

Les terres labourables3558 Arpents
Les bois110 Arpents
Les prairies34 Arpents

Les cultures sans engrais étaient très maigres et on y récoltait le froment, le seigle, l’avoine et le sarrazin.

Vers la moitié du XIXèmesiècle, les plantations de résineux ont changé le paysage. 250ha de pins ont été plantés dans les hautes terres de la périphérie du village.

Les élevages de moutons étaient nombreux.

Le remembrement de 1964 a complètement changé la physionomie du paysage. Les grandes parcelles, l’arrachage des pins, le défrichage des haies, la disparition des prairies, les amendements et la technologie ont transformé cette champagne pouilleuse en une grande région de production et exportatrice de céréales.

Actuellement, les cultures concernent les céréales à paille, le blé, l’orge de printemps, l’orge d’hiver, le colza, le pois, la betterave sucrière et la pomme de terre.